« Va prendre tes leçons dans la nature. » Léonard de Vinci
Dans la lignée du conseil de Léonard de Vinci (voire son injonction…), je m’inspire depuis déjà quelques temps des principes de design en permaculture. Cette approche agricole s’appuie sur trois piliers : soins à la terre, soins aux gens, partage équitable. Les jardins et potagers de ce type ressemblent à un grand désordre végétal et pourtant, tout y est réfléchi et judicieusement orchestré.
Concevoir, designer un lieu de travail performant, respectueux de son environnement et des professionnels résonne comme une évidence pour vous ? S’inspirer de la sagesse, de l’éthique et du pragmatisme des savoirs-faire traditionnels et de la nature semble évident pour certains et tout à fait ringard pour d’autres.
Dans le monde du travail, la permaculture organisationnelle est une approche systémique et globale. Elle vise à designer des systèmes organisationnels et relationnels inspirés de cette écologie naturelle et traditionnelle. C’est un mode d’action prenant en compte la biodiversité de l’écosystème de l’entreprise. Il s’agit de créer une dynamique durable et efficace en s’appuyant sur quelques principes de conception pragmatiques et éthiques, respectueux de son écosystème.
Cela passe notamment par la prise en compte de tous les domaines visibles et invisibles de la vie humaine au travail. En considérant, par exemple, les conditions environnementales structurelles et managériales favorables à l’engagement des professionnels, le plaisir et la satisfaction d’un travail bien fait.
Prendre soin du modèle organisationnel c’est observer et comprendre le milieu tel qu’il est : avec ses contraintes techniques, financières, sociales et aussi avec le travail vivant. C’est donc se pencher sur les dynamiques relationnelles en jeu, non visibles, à partir des situations concrètes de travail dans le respect de l’écosystème global.
La perspective vise une production durable, l’économie des énergies (temps, santé, argent), le respect des hommes et des femmes de métiers vivant de leurs relations professionnelles réciproques.
Les actions menées permettent une mise en synergie des ressources qui, chaque année, deviennent plus fertiles en termes de confiance, de coopérations, de santé, de performance.
Valoriser la diversité est également une dimension majeure de cette philosophie. En permaculture, un soin particulier est porté à l’association de cultures et aux zones que sont les lisières, principes de conjonction entre deux milieux (marre/jardin, bosquet/potager). C’est observer et comprendre les interactions en jeu entre les végétaux, avec la complicité des insectes ou autre petit rongeur… Aucune qualification de « nuisible » ou de « mauvaise herbe » puisqu’il s’agit de travailler et de renforcer l’harmonie entre les éléments, de créer un cercle vertueux.
En revanche, il s’agit d’éradiquer l’utilisation de produits polluants qui, au delà de la destruction du milieu, demandent un travail inutile générateur de coûts de fonctionnement, puis de dysfonctionnements.
Dans le monde de l’entreprise, cela revient par exemple à prendre soin de l’association des cultures de métiers, des échelons hiérarchiques et des lisières que sont les interactions (relations professionnelles, coopérations, dynamiques intersubjectives). En effet, la diversité des cadres de référence et des situations de travail vécues peut générer deux destins différents : ou bien des « frontières guillotines » (j’ai raison et l’autre a tort sur la manière d’aborder la situation de travail, la raison du plus fort est donc… la pire) ou bien des zones vertueuses de conjonctions en termes d’écologie relationnelle, d’optimisation des expériences, d’ajustements possibles grâce à nos erreurs, grâce à nos connaissances issues du terrain et des expériences vécues.
Autrement dit, lire la nature plutôt que la brûler… Au-delà de la permaculture, comment s’inspirer de la nature pour trouver des solutions pour notre société ?
Je vous invite à visionner la démonstration d’Idriss Aberkane via un extrait de conférence sur le biomimétisme VS économie de la connaissance :
https://www.youtube.com/watch?v=jrFeE7hIbn8
L’optimisation par le design de conception est, pour moi, une source majeure d’inspiration. Quelques exemples concrets et réjouissants d’optimisation avec Tony Fadell